
@ mateo Bouchet
Carmen, une gitane séductrice travaillant dans une manufacture de cigarettes à Séville, est mariée à Garcia (un personnage ajouté dans cette version). Elle charme Don José, un brigadier, qui, fou d'amour, la laisse s'échapper après son arrestation et déserte l'armée pour la rejoindre chez les contrebandiers. Zuniga, le supérieur de Don José, est également attiré par Carmen. La jalousie de Don José grandit au fur et à mesure que Carmen se lasse de lui. Lors d'un conflit tragique, Don José confronte Carmen. Celle-ci refuse de revenir vers lui, et dans un accès de rage, il la poignarde à mort.
Distribution :
Mise en scène : Olivier DESBORDES
Assistant Mise en scène : Yassine BENAMEUR
Coordination Musicale : Pierre Antoine DESPATURES, Marwan FAKIR
Orchestration : Pierre-Antoine DESPATURES
Scénographie/Costumes : Patrice GOURON
Carmen : Ahlima MHAMDI
Don José : Jean-François MARRAS
Garcia, mari de Carmen : Yassine BENAMEUR
Frasquita : Sonia MENEN
Mercédès : Sonia SKOURI-ROBERT
La Dancaïre : Eduard FERENCZI GURBAN
Remandado : Yanis BENABDELLAH
Zuniga : Omar HASAN
Lilas Pastia : Louis-Héol CASTEL
Les cigarières : Aviva MANENTI, Analia TELEGA
Orchestre Mare Nostrum
Distribution :
Mise en scène : Olivier DESBORDES
Assistant Mise en scène : Yassine BENAMEUR
Coordination Musicale : Pierre Antoine DESPATURES, Marwan FAKIR
Orchestration : Pierre-Antoine DESPATURES
Scénographie/Costumes : Patrice GOURON
Carmen : Ahlima MHAMDI
Don José : Jean-François MARRAS
Garcia, mari de Carmen : Yassine BENAMEUR
Frasquita : Sonia MENEN
Mercédès : Sonia SKOURI-ROBERT
La Dancaïre : Eduard FERENCZI GURBAN
Remandado : Yanis BENABDELLAH
Zuniga : Omar HASAN
Lilas Pastia : Louis-Héol CASTEL
Les cigarières : Aviva MANENTI, Analia TELEGA
Orchestre Mare Nostrum
Une réinterprétation audacieuse et controversée

@ mateo Bouchet
« Carmen Al-Andalus » se présente comme une réinterprétation multiculturelle de l'opéra de Bizet, fusionnant l'œuvre classique avec les traditions arabo-andalouses. L'ambition est louable : célébrer la rencontre des cultures à travers une relecture originale.
Les différences sont :
L’influence arabo-andalouse : C'est la différence la plus marquante. La musique, les décors et les costumes sont imprégnés de cette culture. Des passages chantés en arabe littéraire viennent enrichir l'œuvre. L'intégration de ces passages a été jugée inégale, certains les trouvant envoûtants, d'autres perturbants.
Le contexte et le lieu : La mise en scène intègre des éléments visuels et des décors inspirés de l'esthétique et de l'atmosphère des lieux et des cultures nord-africaines.
Les ajouts musicaux : L'ajout de l'air de Garcia, le mari de Carmen, absent de l'opéra de Bizet, mais présent dans la nouvelle de Mérimée.
L’interprétation des personnages : Les personnages conservent leurs traits essentiels, mais leur interprétation est influencée par la culture arabo-andalouse.
L'ajout du personnage de Garcia et une distribution des rôles adaptée. Bien qu'Escamillo soit un personnage clé de l'opéra original, son rôle est adapté ou moins mis en avant dans cette version. Zuniga, dans cette version, prend une place plus importante que dans l'œuvre originale.
On retiendra longtemps la magnifique Carmen de la mezzo-soprano Franco-Marocaine Ahlima Mhamdi à la voix superbe et envoûtante. Le Don José de Jean-François Marras est d’une grande justesse. Il touche dans son grand air par une voix large et saine : « La fleur que tu m’avais jetée ». Le ténor Yassine Bemameur interprète Garcia. Il est parfaitement convaincant. Les Frasquita et Mercédes de Sonia Menen et Sonia Skouri-Robert possèdent des timbres chaleureux. Les Dancaire et Remendado de Eduard Ferenzi-Gurban et Yanis Benabdallah sont de jeunes chanteurs aux voix solides et irréprochables. La prestation d’Omar Hasan convainc en Zuniga.. La voix est chaude et la projection est exemplaire.
Le respect de l'œuvre originale : Les airs les plus connus de Bizet sont conservés, et le livret s'inspire à la fois de l'opéra, de la nouvelle de Mérimée et du livret de Meilhac et Halévy.
Les différences sont :
L’influence arabo-andalouse : C'est la différence la plus marquante. La musique, les décors et les costumes sont imprégnés de cette culture. Des passages chantés en arabe littéraire viennent enrichir l'œuvre. L'intégration de ces passages a été jugée inégale, certains les trouvant envoûtants, d'autres perturbants.
Le contexte et le lieu : La mise en scène intègre des éléments visuels et des décors inspirés de l'esthétique et de l'atmosphère des lieux et des cultures nord-africaines.
Les ajouts musicaux : L'ajout de l'air de Garcia, le mari de Carmen, absent de l'opéra de Bizet, mais présent dans la nouvelle de Mérimée.
L’interprétation des personnages : Les personnages conservent leurs traits essentiels, mais leur interprétation est influencée par la culture arabo-andalouse.
L'ajout du personnage de Garcia et une distribution des rôles adaptée. Bien qu'Escamillo soit un personnage clé de l'opéra original, son rôle est adapté ou moins mis en avant dans cette version. Zuniga, dans cette version, prend une place plus importante que dans l'œuvre originale.
On retiendra longtemps la magnifique Carmen de la mezzo-soprano Franco-Marocaine Ahlima Mhamdi à la voix superbe et envoûtante. Le Don José de Jean-François Marras est d’une grande justesse. Il touche dans son grand air par une voix large et saine : « La fleur que tu m’avais jetée ». Le ténor Yassine Bemameur interprète Garcia. Il est parfaitement convaincant. Les Frasquita et Mercédes de Sonia Menen et Sonia Skouri-Robert possèdent des timbres chaleureux. Les Dancaire et Remendado de Eduard Ferenzi-Gurban et Yanis Benabdallah sont de jeunes chanteurs aux voix solides et irréprochables. La prestation d’Omar Hasan convainc en Zuniga.. La voix est chaude et la projection est exemplaire.
Le respect de l'œuvre originale : Les airs les plus connus de Bizet sont conservés, et le livret s'inspire à la fois de l'opéra, de la nouvelle de Mérimée et du livret de Meilhac et Halévy.
Une fusion culturelle envoûtante... mais Inégale
Au cœur de cette adaptation réside une volonté de mettre en lumière les influences méditerranéennes, et plus particulièrement arabo-andalouses, qui ont façonné l'histoire de Carmen.
La musique, réorchestrée avec soin intègre des sonorités et des rythmes en provenance du Maghreb et d'Espagne, créant un mélange unique et captivant. La collaboration de Pierre-Antoine Despatures et de Marwan Fakir semble donc particulièrement pertinente pour un opéra qui met en avant l'influence arabo-andalouse.
Les artistes, issus de divers horizons (marocains, libanais, roumains, syriens, argentins, français), incarnent cette richesse des échanges culturels. Cependant, on peut souligner un manque de fluidité dans cette fusion, pointant des moments où les styles musicaux peinent à se fondre harmonieusement.
L'Histoire de Carmen revisité... Avec quelques réserves
L'intrigue reste fidèle à l'essence de l'œuvre originale, centrée sur le personnage de Carmen, une femme libre et passionnée, et son destin tragique. Cependant, cette adaptation souligne le métissage culturel de l'Espagne et de Carmen elle-même, en tant qu'andalouse. Les thèmes universels de la liberté, de la passion et du destin sont explorés à travers une perspective interculturelle.
Une célébration de la rencontre des cultures... qui Divise
Carmen Al-Andalus ne se veut pas un manifeste politique, mais plutôt une célébration de la rencontre entre les cultures. Elle offre une nouvelle perspective sur un opéra classique, permettant à un public diversifié de redécouvrir cette œuvre emblématique.
Une expérience artistique ambivalente
Carmen Al-Andalus est une expérience artistique qui transcende les frontières culturelles, offrant une interprétation rafraîchissante et enrichissante de l'opéra de Bizet. Cette production met en lumière la richesse du patrimoine culturel andalou et la puissance de la rencontre entre les cultures. Mais, elle soulève également des questions sur la manière de fusionner les cultures sans les diluer ou les déformer.
Le résultat est une œuvre qui suscite autant l'admiration que la controverse. Que l'on soit séduit ou sceptique, cette production a le mérite de nous interroger sur notre rapport à l'art, à l'histoire et à l'identité culturelle.
Leïla Metina-Bouchour
leila.metina@gmail.com
La musique, réorchestrée avec soin intègre des sonorités et des rythmes en provenance du Maghreb et d'Espagne, créant un mélange unique et captivant. La collaboration de Pierre-Antoine Despatures et de Marwan Fakir semble donc particulièrement pertinente pour un opéra qui met en avant l'influence arabo-andalouse.
Les artistes, issus de divers horizons (marocains, libanais, roumains, syriens, argentins, français), incarnent cette richesse des échanges culturels. Cependant, on peut souligner un manque de fluidité dans cette fusion, pointant des moments où les styles musicaux peinent à se fondre harmonieusement.
L'Histoire de Carmen revisité... Avec quelques réserves
L'intrigue reste fidèle à l'essence de l'œuvre originale, centrée sur le personnage de Carmen, une femme libre et passionnée, et son destin tragique. Cependant, cette adaptation souligne le métissage culturel de l'Espagne et de Carmen elle-même, en tant qu'andalouse. Les thèmes universels de la liberté, de la passion et du destin sont explorés à travers une perspective interculturelle.
Une célébration de la rencontre des cultures... qui Divise
Carmen Al-Andalus ne se veut pas un manifeste politique, mais plutôt une célébration de la rencontre entre les cultures. Elle offre une nouvelle perspective sur un opéra classique, permettant à un public diversifié de redécouvrir cette œuvre emblématique.
Une expérience artistique ambivalente
Carmen Al-Andalus est une expérience artistique qui transcende les frontières culturelles, offrant une interprétation rafraîchissante et enrichissante de l'opéra de Bizet. Cette production met en lumière la richesse du patrimoine culturel andalou et la puissance de la rencontre entre les cultures. Mais, elle soulève également des questions sur la manière de fusionner les cultures sans les diluer ou les déformer.
Le résultat est une œuvre qui suscite autant l'admiration que la controverse. Que l'on soit séduit ou sceptique, cette production a le mérite de nous interroger sur notre rapport à l'art, à l'histoire et à l'identité culturelle.
Leïla Metina-Bouchour
leila.metina@gmail.com